Le travail de Di Bartolomeo se concentre sur les discours et les représentations contemporains de la série d’événements qui sont devenus la «Révolution française». Ces récits, issus de périodiques mais également de sources politico-judiciaires, mettent en lumière le rôle joué par la parole qui interprète, relit, préfigure, conceptualise, forge les imaginaires. Di Bartolomeo nous invite à un voyage dense et documenté au sein de cette «histoire en temps réel», en commençant par les décennies qui précèdent 1789, où l’imminence d’une révolution (alors en minuscule) était un sentiment récurrent et partagé. Il explore ensuite les débats et polémiques qui ont surgi lors de l’organisation de la Fête de la Fédération et montre à quel point cet événement a nécessité un exercice de représentation du pouvoir et de réécriture de l’histoire qui peut être qualifié de performatif. Plus que de raconter la Révolution, il s’agissait de la refaire : par un «maquillage» de la mémoire, les tensions ont été aplanies au profit d’un idéal de nation unie et pacifiée, le rôle du peuple se trouvant amoindri par rapport à celui de la Garde nationale. Une parenté entre...

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