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Baldassarri, Fabrizio, Il metodo al tavolo anatomico. Descartes e la medicine, Canterano, Aracne, 2021, 259 p.

La couverture du livre montre une Statua humana circulatoria, ou plus exactement une partie du schéma d’une statue humaine à construire et destinée à promouvoir la circulation du sang. Ce qui la distinguera, lorsqu’elle sera construite, c’est que son inventeur ne fera pas « faire à sa machine, comme toutes les autres », un « mouvement extérieur, indifférent », mais « une opération universelle et commune à toute l’habitude du corps et essentielle à la vie de l’animal, scavoir la circulation du sang et des esprits », comme l’indique la présentation qui en est faite dans le Journal des Sçavans du lundi 22 novembre 1683. Cette invention est celle de M. Reiselius, autrement dit Salomon Reisel (1625-1701), médecin praticien allemand et elle est extraite de Miscellanea I, de 1680. Ce schéma figure dans l’article de Mattia Mantovani, « The circulatory Statue of Salomon Reisel, 1680 », publié dans Early Science and Medicine, 25/2 (2020), p. 101-134, cité p. 24 du livre de F. Baldassarri. Mais quel rapport ces organes, schématisés, liés à un projet de construction d’automate, ont-ils avec le titre du livre La Méthode à la table de dissection. Descartes et la médecine ? D’autant que l’auteur de la statue discute des matériaux les plus appropriés pour la construction projetée, restée à l’état de souhait : squelette dans la position d’un homme assis, avec un cœur « de verre, de métail ou d’un cuir assez épais pour se tenir ferme et lui donner la grosseur et la forme de celui d’un homme […] avec deux ventricules séparés par leur septum medium […] le droit plus large et plus élevé, et le gauche plus étroit et plus creux. On y ajoutera aussi des oreilles pour l’embouchure des 4 vaisseaux qui y entrent et qui en sortent, lesquels seront faits de petit sureau, de métal, de cuir, ou de quelque boyau préparé. […] À l’égard du cœur […] on pourra le couvrir d’une vessie, comme de son péricarde ». « La tête qui sera de verre aura une figure ronde ou ovale, qui puisse se fermer & s’ouvrir par le haut avec une vis, par le milieu de laquelle on suspendra avec un fil de soie fort délié une glande pinéale de verre ou de cristal de figure conique ». Lorsque cette machine sera « bien dressée », elle « fera voir la circulation du sang, le mouvement du pouls, la respiration et on pourra dire qu’elle fera les autres fonctions de la vie humaine, comme d’uriner, de jeter des excréments, de parler, etc. ; Reiselius s’en rapporte au jugement des meilleurs connaisseurs. Il prie les plus habiles d’en corriger les défauts, & il laisse à quelque personne encore plus heureuse que lui, la gloire de la mettre dans toute sa perfection ». Espoir vain, notamment parce que, comme observé auparavant, « la machine diffère du corps naturel », et « dans la diversité des opinions nouvelles touchant les causes de ces sortes de mouvements, Reiselius avoue qu’il ne sait à laquelle il doit se déterminer » (Journal des Sçavants, Paris, 1683, chez F. Lambert et J. Cussson, p. 301-312, avec en dernière page un schéma plus complet).

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