Femmes tentées
Normes sociales, vie familiale et construction identitaire: leur représentation fictionelle au XIXème siècle

Area 14 – Scienze politiche e sociali

Maillon indispensable de la communauté familiale, mais n’ayant de nom que celui de son époux, ou personne à part entière ? La femme du XIXe siècle est les deux à la fois, écartelée entre devoir et plaisir, servitude et liberté. Et il ne s’agit pas d’une opposition: plutôt d’un clivage, d’une ambivalence. Du reste, comme nous l’apprend Héraclite, «Nous sommes et nous ne sommes pas»; la vie est changeante, ambivalente; ainsi, il peut y avoir du plaisir à exercer sa souveraineté d’épouse et du devoir envers soi-même à accueillir ce qu’offre l’existence. Pour comprendre la tentation, suspendue entre vie et mort, il faut partir de cette ambivalence, come l’a bien souligné Nathalie Heinich. La tentation, qui n’est pas à confondre avec le vice, considérée en tant que énergie peut bien servir au sociologue de la famille, ainsi qu’au sociologue du droit, puisque grace à l’étincelle de la tentation petit à petit les femmes ont découvert la vie qui existe hors des salons, des jardins potagers, des salles à manger, des mariages consommés sans passion. Elles l’ont découverte, et veulent y prendre part.

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